Cimetière des ambitions
Je vous confie un cri de cœur tout récent
Cri d’amertume et de douleurs
Après 27 dures années de labeurs et de
Dévouement me voilà prisonnier de l’échelle 9.
L’école d’antan, cet empire de renom
Où les maîtres régnaient en nobles seigneurs
N’est que cimetière fade et centre de malheurs
Où rien de noble ne subsiste autre que le nom.
L’instinct grégaire par malchance me guide
Au sein de tes labyrinthes cruellement morbides
Mes ambitions contraintes par le néant du vide
En plein essor se vident sous tes taudis sordides.
Périclitée ô jeunesse en plein effervescence
Le pensum ennuyeux des années de labeurs
La sueur en coule mêlée à mes pleurs
Compensés par l’oubli que préside l’insouciance.
D’un seul coup j’ai gobé les funestes saisons
Dans mes tréfonds un temps triste et monotone
La courbe du moral ravagée par l’automne
Et le beau temps pleure au lointain horizon.
A présent je traîne sans lutte ma défaite
Sans défense je cède devant les bouches béantes
Et les tentacules morfales de ces poulpes géantes
Qui rapetissent les miettes de ma future retraite.
Laissez couler mon sang que vous dites malfrat
Vautré dans les déboires en silence s’agonise
Au sein de milles remords enfin réalise
Ses vains sacrifices pour un métier ingrat.
Qu’attendre d’un martyr à l’échine brisée
Qu’attendre d’un mourant aux veines en pause
Et la peau défraîchie d’une âme ménopause
Pour qui la mort n’est qu’un clément baiser.